Avant cette visite guidée à l’agence de la DGI à Cabaret, la seule information que je détenais sur ladite agence, c’est qu’elle est logée au local déjà exigu de la mairie de la ville, qui elle-même, est transférée dans une maison non appropriée de la ville, après la destruction de son local suite au passage du tremblement de terre de janvier 2010.
Il était 9hres 30 a.m, ce mardi-là, quand mon guide et moi, avons atteint cabaret. Sans perdre de temps, on s’est rendu au local de la mairie de la ville où s’est logée cette agence de la DGI.
Par faute de parking, que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur, on était obligé de garer la Nissan exterra qui nous a conduit, au bord de la rue, à quelques mètres du local.
Sans transition, nous avons franchi la petite barrière donnant accès à la cour. Dans la première pièce qui nous tombe sous les yeux, se trouve un jeune homme, apparemment un employé. Face à l’absence totale d’indication sur la séparation des services de la mairie et ceux de de la DGI locale, on n’a eu d’autres choix que de lui adresser la parole en ces termes :
-Bonjour monsieur !, pouvez-vous nous indiquer l’endroit où se trouve le bureau de la DGI, s’il vous plait, lui avons – nous demandé ?
-Bonjour, nous répondit- il, en nous indiquant par un geste de la main, la petite pièce dont les maigres mètres carrés nous rappellent bien les cuisines de fortune en milieu paysan.
En y arrivant, l’agent qui devait nous recevoir, y avait déjà pris place. Coincé derrière son bureau, en train de dactylographier un document à l’aide d’une machine à écrire manuelle dégradée par le temps, il s’empresse de nous faire signe de rester dehors. En réaction, nous avons fait semblant de ne pas comprendre ses consignes gestuels. Ce qui l’a poussé à nous traduire son langage gestuel à travers ces termes :
-Messieurs, pouvez-vous m’attendre dehors ? La petite salle, tellement exigüe , ne nous permet pas de recevoir à l’intérieur.
Entretemps, un simple coup d’œil jeté à ladite salle, dont le toit est fait de tôle, nous a permis de remarquer toutes les couleurs de la promiscuité dans laquelle patauge cette agence locale de la DGI, sensée être l’un des symboles de l’Etat haïtien dans cette petite ville construite par le dictateur haïtien François Duvalier
Dans cet espace qui pouvait à peine contenir un bureau, logent deux bureaux et des sacs de documents en papiers en très mauvais état. Eparpillés dans les quatre coins de la petite salle, ces documents de l’Etat haïtien et des contribuables obstruent complètement le passage et empêchent à tout contribuable – visiteur de s’adresser aux occupants dudit bureau.
Presque devant la porte de la petite salle faisant office de l’agence locale de la DGI à cabaret, prend place un autre employé, bien assis derrière son bureau. Point n’est besoin de se demander pourquoi installe –t-on son bureau dehors ? La réponse est simple. Pas de place à l’intérieur.
Le pire dans tout cela, là où l’on forge ce bureau de fortune, est un espace en terre battue, jonché de fatras.
Comme on est au temps de coronavirus, ils sont obligés de se mettre en mode ‘’bokit’’ .Une boquite à eau bien sûr pour le lavage des mains. Mais quel lavage ? Un lavage au rabais surement à l’instar du bureau qui lui aussi est au rabais. Car l’eau utilisée pour ledit lavage, est dépourvue d’aucune solution chlorée. En plus, aucun savon pour faire ce geste barrière que l’Etat n’a cessé de demander à la population de faire en vue de freiner la propagation du virus. Un véritable ‘’fake ‘’ lavage qui met à nu le cynisme des autorités haïtiennes.
Et puis, soyons un peu sérieux ! Pour une ville aussi dynamique économiquement que cabaret se trouvant parmi les communes les plus rentables en termes de collecte de taxes et d’impôts , l’état central doit se réinventer lui-même pour doter ladite ville d’une agence de collecte digne de ce nom.
Claude Junior EMILE.
Catégories :ACTUALITÉS, ECONOMIE, SOCIÉTÉ
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