Colon-guette ta mère !
Les gens meurent de faim en Haïti: le département d’État des USA s’en fout pas mal. Il y a eu massacre à La Saline, le gouvernement américain s’en fiche. La Cour des Comptes publie un rapport qui fait état de la dilapidation des fonds Pétro Caribe, le département d’État s’en branle. Des groupes de bandits prennent le pays en otage, cela ne vaut pas tripette pour les américains. Une vague sombre d’insécurité s’abat sur le pays, cela les indiffère. Un bâtonnier est assassiné dans des circonstances suspectes dans le pays, ils se taisent.
Alors que, quand il s’agit d’élections, ils veulent s’ériger en donneurs de leçons et en commandeurs. Les américains, on dirait, sont plus intéressés à faire des élections en Haïti que les haïtiens, eux-mêmes. Alors qu’ils savent pertinemment que la démocratie n’est pas seulement une affaire électorale, mais une question de prise en charge des revendications sociales et économiques de la majorité. C’est aussi et surtout le droit à l’autodétermination des peuples. Ce, pour dire que cette volonté arrogante, ou cette arrogance volontaire américaine, de s’ingérer dans la politique interne du pays, est anti-démocratique.
Il faut le rappeler aux américains qu’il y a des problèmes plus pressants en Haïti que les élections. Devrais-je leur rappeller aussi que ce régime pourri, corrompu et incompétent, qu’ils supportent est issu de ces élections frauduleuses, qu’eux même, avaient manigancées. Des élections, il y en avait toujours en Haïti, mais elles ont toujours servi de prétexte à l’impérialisme américain pour imposer des pantins, des girouettes, comme Martelly, comme Jovenel, à la tête du pays. C’est cette mascarade qu’ils veulent reproduire dans le pays en voulant chauffer les dirigeants haïtiens à faire des élections malgré l’absence de conditions et de climat favorables.
Il est clair que les américains ne nous aiment pas, comme ils n’aiment personne d’ailleurs. Leur action politique va toujours dans leurs intérêts. Leurs intérêts sont aujourd’hui notre sous-sol, nos ressources minières et naturelles. Paradoxe de l’histoire, notre pauvreté alimente leur richesse, car malgré notre situation économique précaire, nous sommes le deuxième pays importateur du riz américain. C’est pourquoi les USA font tout pour conserver le statut quo et pour empêcher l’émergence d’une pensée sociale en Haïti ou la montée d’un secteur progressiste qui pourrait porter un projet de transformation radicale de la société haïtienne.
Il faut enfin prendre notre courage à deux mains pour le cracher à la face des yankees, pour leur dire que nous voulons respirer librement, que nous voulons prendre notre destin en main, que nous besoin de vrais amis qui peuvent nous aider à investir dans la production nationale, dans l’éducation, dans la santé, dans l’environnement. Et s’ils veulent vraiment nous aider à faire des élections, qu’ils viennent d’abord nous aider dignement à promouvoir une classe d’hommes et de femmes compétents, honnêtes, intègres et progressistes dans le pays, et d’arrêter donc de supporter des incompétents, des dealers de drogue, des voleurs, des corrompus, des immoraux en Haïti. Sinon, il faut, au risque de perdre cartes de résidence et visas, faire un doigt d’honneur à ces impérialistes qui veulent à tout prix notre mort collective.
John Wesley DELVA, poète, citoyen angagé et libre.
Catégories :SOCIÉTÉ
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