Par Claude Junior EMILE
Il va de soi que Diego Armando Maradona a pu marquer son nom en lettres d’or aux annales de l’histoire du foot international. Cependant, il n’en demeure pas moins vrai que le Pibe de Oro, a aussi construit sa popularité en dehors du terrain de football.
En effet, l’enfance un peu mouvementée de Diego, faite de misères et de privations de toutes sortes, ne l’a pas lâché d’un pouce malgré sa réussite financière dans le monde du foot.
Très tôt dans sa vie de footballeur, Diego s’était donné pour missions de s’attaquer à sa manière aux multiples problèmes et injustices sociales dont la plupart des pays latino-américains et du monde entier faisaient face. Ce qui fait que Diego a épousé de manière absolue la cause de la gauche latino-américaine. Sans aucune Reserve, il se convertissait en un véritable allié des principaux leaders de cette gauche qui à l’époque, se cantonnait dans une posture rhétorique anti -impérialiste.
Ainsi, Diego n’a –t-il jamais raté une occasion de faire sien, le discours anti-impérialiste, notamment, celui anti- américain que ces leaders se faisaient les véritables porteurs
La réponse de Diego après son but controversé de la main (contre l’Angleterre) lors de la coupe du monde 1986, mais finalement validé par l’arbitre, qualifiant de main de Dieu, en est une véritable revanche de toute une nation qui quatre ans plus tôt, a été humiliée par l’impérialisme anglais qui venait de priver l’Argentine d’une partie de son territoire, les iles Malouines.
Les spécialistes ont signalé que ce but de la main de Dieu ou pas, est loin d’être un simple but. C’est une véritable réponse footballistique certes, mais d’une valeur symbolique et politique à nulle autre pareille.
D’ailleurs, les commentaires de Diego après ce but, ont bien confirmé cette tendance. J’ai eu l’impression de voler un portefeuille dans la poche d’un Anglais .C’était le déclic d’un véritable combat politique et diplomatique que Diego voulait mener à travers le foot, contre l’impérialisme et l’occident de manière générale.
L’engagement de Diego à côté des principaux leaders latino-américains est loin d’être quelque chose de superficiel. Ses affinités et sa grande amitié avec le Lider Maximo, qu’il a rendu visite en plusieurs occasions, ne sont pas du tout anodines. La complicité entre ses deux superstars, l’une du monde politique et l’autre du sport, était patente. Voulant saluer l’engagement socialiste et anti –impérialiste de Diego, El Comandante, Fidel Castro, n’a pas hésité à qualifier ce gamin des bidons villes, devenu idole de tout un peuple et d’une bonne partie du monde, de Che du Foot-ball ,en référence bien sûr à cette icône de la gauche latino-américaine, également de nationalité argentine, Che Guevara.
Son association avec les principaux chefs de file de la gauche latino-américaine, est loin d’être à sa fin. En 2005,lors du Sommet des Peuples de Mar del Plata en Argentine, à côté de Hugo Chavez, du futur président bolivien, le socialiste Evo Morales, il a tout bonnement volé la vedette aux politiciens et aux leaders nominaux dudit sommet. Dans sa rhétorique antiimpérialiste et américaine, il en arrivait même à qualifier le président américain d’alors, Georges W. Bush, d’ordure humaine.
Diego Maradona se cantonnant sans relâche dans sa posture d’opposant à l’impérialisme américain, n’a jamais eu peur de choisir son camps et ce, quels que soient les conséquences et certains ennuis que cela pourrait lui causer, notamment, l’interdiction de fouler le sol américain.
Ces affinités avec Hugo Chavez ,Lula, Evo Morales ,Fidel Castro lui faisaient toujours penser qu’il pourrait bien former avec ces leaders ,une très bonne alliance pour lutter contre la pauvreté, la corruption et la relation filiale avec les Etats –Unis.
Ainsi, la disparition vraiment trop tôt du El Pibe de Oro, est sans aucun doute, un coup dur pour la gauche latino-américaine. Il va de soi que Nicolas Maduro de la République bolivarienne, l’héritier authentique du Chavisme, Luis Arce de la Bolivie , le protégé de Evo Morales ,expulsé du pouvoir, il y a plus d’un an par les groupes d’intérêts de la droite bolivienne, avec le support de Luis Almagro de l’Organisation des Etats Américains, doivent voir au décès de l’enfant terrible du football argentin, une véritable perte pour le mouvement de la gauche latino-américaine.
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